Danse

Former dancer with the Royal Ballet of Cambodia, Kunthea now lives in Europe and practices khmer classical, indian, contemporary and even hip hop dances. Kunthea is also a choreographer ; she sings and acts.

 Histoire des danses royales

Ces Cambodgiennes nous ont donné tout ce que l’antique peut contenir, leur antique à elles qui vaut le nôtre. Nous avons vécu trois jours d’il y a trois mille ans. Il est impossible de voir la nature humaine portée à cette perfection. Il n’y eut qu’elles et les Grecs.
Auguste Rodin
La tradition des danses royales existe au Cambodge depuis plus d’un millénaire. C’est dans les célèbres temples d’Angkor qu’est née la danse classique, un rituel destiné à communiquer avec les dieux. Les nombreuses représentations sur les bas-reliefs d’Angkor des danseuses Apsaras, figures mythiques mi-humaines, mi-divines attestent de l’importance de la danse dans la culture de l’empire khmer. Selon une légende, le mariage d’un ermite indien, Kampu, avec une danseuse Apsara, Mera, a été nommé Kampumera, qui est devenu le Cambodge. Les enfants de cette union étaient les Khmers. Les danseuses sont considérées comme des figures célestes. Lorsqu’elles dansent les Apsaras, elles se confondent avec elles. Elles sont les Apsaras. Traditionnellement les danseuses sont formées dès leur plus jeune âge – elles commencent la danse à partir de huit ans. Elles vivaient dans l’enceinte des temples royaux d’Angkor. Des centaines de danseuses, par la stylisation des mouvements, la musique, et des offrandes d’encens, de fruits et de fleurs, y pratiquaient des cérémonies d’union avec le ciel. Cette union apportait au Cambodge la pluie et la fertilité dans les rizières. Jusqu’aux années 50, les danseuses passaient presque toute leur vie dans le palais du roi et ne sortaient qu’à l’occasion de déplacements royaux. La danse classique cambodgienne est l’une des rares danses de courts avoir survécu aussi longtemps dans l’histoire. Certains membres de la famille royale prenaient part aux danses. Sous le règne du Roi Norodom Sihanouk, la danse classique s’est particulièrement épanouie. Sa mère, la reine Kossamak était la protectrice du ballet. La fille du roi, la princesse Bopha Devi (aujourd’hui ministre de la culture), était sa danseuse étoile. Lorsque les Khmers Rouges prennent le pouvoir en 1975, le Cambodge entre dans la période la plus sombre de son histoire. Jusqu’en 1979, les Khmers Rouges ont tenté de créer un Cambodge nouveau, sans référence au passé, en menant une politique de terreur. Les intellectuels et les artistes ont été les premières victimes des exécutions de masses des années Pol Pot. Quelques danseuses survivantes ont cependant permis la réouverture, en 1981, de l’université des Beaux Arts de Phnom Penh. Elles ont pu transmettre – et ainsi sauver – la tradition à une nouvelle génération de danseuses.
Kunthea a alors 12 ans. Dix ans d’apprentissage éprouvant plus tard – la morphologie des danseuses doit littéralement se plier aux contraintes de la danse -, Kunthea fera ainsi partie de la promotion qui fera renaître l’art de la danse classique khmère. Aussi actrice et danseuse populaire, elle deviendra danseuse au Ballet Royal du Cambodge et, à son tour, professeur à l’université des Beaux-Arts. Trois films lui seront consacrés. La danse classique, malgré une codification rigoureuse – elle constitue un véritable langage gestuel d’environ 4500 mots ou expressions -, n’est pas figée. Au fil de l’histoire des nouvelles pièces ont été créées, la plupart inspirées par les récits mythologiques du Reamker, le Ramayana khmer.      

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